Rapport de match

LA FRANCE ET L’ITALIE SE QUITTENT DOS A DOS

MARCHAND TACKLE V ITALIA 2024
Un match nul, 13-13, entre la France et l’Italie et pas grand-chose d’autre à se mettre sous la dent. Le radeau Bleu navigue à vue en pleine tempête dans ce Six Nations 2024.

Pâle figure, pâle copie, à la fin du match, les Bleus avaient le regard hagard, la mine des mauvais jours et sûrement la sensation de décrocher un match nul très chanceux. Si ce satané ballon ovale n’était pas tombé du tee quelques secondes avant la fin du temps réglementaire qu’avait Paolo Garbisi pour frapper la balle, ce dernier aurait peut-être offert la première victoire italienne de son histoire sur le sol français dans le Tournoi.

En manque d’inspiration offensive depuis le début du Tournoi, les hommes de Fabien Galthié s’étaient promis de montrer un tout autre visage. Inspirés, les Bleus ont pris le match par le bon bout avec comme promis de grandes velléités offensives. Dans l’axe et à l’entrée des 22 mètres, Paul Boudehent se faisait la malle et après une belle charge de Cameron Woki, en relais, Charles Ollivon allait inscrire le premier essai de la rencontre. 7-0 après 7 minutes de jeu, le public de Pierre-Mauroy pouvait savourer. Emmenée par l’axe droit Atonio/Tuilagi, la mêlée française a tout emporté sur son passage, offrant par l’intermédiaire de Thomas Ramos trois points supplémentaires aux joueurs de Fabien Galthié (14’, 10-0).

Dominés et brouillons

Et puis patatras, la machine s’est déréglée. Ultra-dominateurs, les Bleus se sont installés dans les 22 mètres italiens, mais ont cruellement manqué de justesse dans la zone de marque. Lebel auteur d’un en-avant à quelques mètres de l’en-but (26’), Penaud d’un petit coup de pied par-dessus directement en touche (32’), Posolo Tuilagi dans l’en-but mais sans aplatir (36’)… les hommes de Fabien Galthié nous avaient promis un feu d’artifice mais nous avons assisté au festival des occasions manquées.

Dans le premier acte, les Bleus ont même passé six minutes dans les 22 mètres italiens avec, pour maigre butin, un seul essai à la clé.

Les Bleus voient rouge

Matthieu Jalibert, touché au genou, était remplacé par Yoram Moefana peu avant la mi-temps. Thomas Ramos passait au poste d’ouvreur et Mathis Lebel décalait à l’arrière.

Auteur d’un placage tête contre tête, Jonathan Danty était sanctionné d’un carton jaune transformé en rouge au retour des vestiaires, offrant l’occasion au Lyonnais, Martin Page Relo, de débloquer le compteur italien. 10-3 à la mi-temps, les supporters du Stade Pierre Mauroy sentaient le vent tourner et la grisaille se rapprocher de Villeneuve d’Ascq.

Au retour des vestiaires, le deuxième ligne Federico Ruza était sanctionné pour avoir perdu ses appuis sur un grattage permettant à Thomas Ramos de porter la marque à 13-3 (45’).

Les remplaçants n’ont pas fait mieux

À la 48e minute de jeu, Fabien Galthié décidait de faire rentrer la quasi-intégralité des remplaçants pour tenter de créer un électrochoc. Mais les deux équipes ont continué à se montrer brouillonnes, indisciplinées et en manque d’inspiration.

Revenu à un essai transformé de la France, Tommaso Menoncello déchirait le rideau Bleu. Quelques temps de jeu plus tard, Ange Capuozzo concluait une action italienne de toute beauté, transformée par Paolo Garbisi, permettant à l’Italie de revenir au score. 13-13 à la 70e minute, le match devenait irrespirable.

Hagards, têtes baissées, les joueurs du XV de France n’ont cessé de souffrir dans le deuxième acte. L’association Penaud/Ramos a permis aux joueurs de Fabien Galthié de trouver quelques espaces, mais sans jamais s’offrir d’occasions franches d’essais.

Bousculés dans leur camp, les tricolores tentaient de relancer le cuir. Mais les Italiens, d’un grattage splendide, récupéraient une pénalité à 40 mètres des poteaux. Paolo Garbisi avait la gagne au bout du pied. Dans la précipitation, l’ouvreur italien touchait le poteau et manquait l’occasion de marquer l’histoire de la Squadra Azzurra.

13-13 score final, le dénouement est presque heureux pour les Bleus et tellement cruel pour l’Italie, qui au vu de la deuxième mi-temps, méritait de l’emporter. Dans deux semaines, les Français se déplaceront au Principality Stadium pour défier le Pays de Galles. Fabien Galthié prendra-t-il exemple sur Warren Gatland en lançant la jeunesse étincelante à l’assaut des Dragons Rouges ? En attendant, le XV de France connaît une véritable crise de confiance et d’identité. .