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L’ANGLETERRE VA PERDRE SES VIEUX BRISCARDS

England Team Image 2023
Ils ont fait briller leur équipe nationale mais il est désormais temps pour eux de raccrocher les crampons au niveau international laissant ainsi un vide immense alors que le Six Nations 2024 approche à grands pas.

Le XV de la Rose va perdre certains de ses plus beaux pétales à commencer par Ben Youngs, joueur le plus capé de l’histoire du rugby anglais. 127 sélections depuis 2010, le demi de mêlée aura tout connu avec la sélection nationale. Il a notamment remporté quatre Tournois des Six Nations (2011, 2016, 2017 et 2020), passant tout proche de réaliser un double Grand Chelem encore jamais atteint. Il était aussi de l’épopée anglaise lors de la Coupe du monde 2019, il y a 4 ans, achevée par une finale cruellement perdue contre une équipe d’Afrique du Sud plus forte ce jour-là. Il a aussi connu 2 sélections avec les Lions britanniques et irlandais.

Médaillée de bronze, l’Angleterre a réalisé la meilleure performance pour une nation de l’hémisphère Nord, en Coupe du monde, pour la deuxième fois consécutive. L’occasion pour Ben Youngs de savourer à nouveau avec ses coéquipiers : « Le rugby m'a tellement apporté. J'y ai créé de belles amitiés, des liens très forts et pas seulement dans cette équipe d'Angleterre, mais aussi avec des personnes contre qui j'ai pu jouer au fil des années. J'ai plein de souvenirs en tête et j’en suis très reconnaissant, alors merci à tous. Je vais prendre une bière et m'amuser avec les gars ce soir. »

Fidèle parmi les fidèles à la couronne anglaise, il est aussi l’homme d’un club. Plus de 300 matchs disputés avec les Leicester Tigers depuis 2006 et cinq titres de champion d’Angleterre (2007, 2009, 2010, 2013 et 2022). Ben Youngs aura porté haut les couleurs anglaises, connu des hauts et des bas, mais il fait certainement partie de l’un des plus beaux joyaux que le XV de la Rose ait connu. Alex Mitchell (26 ans), joueur des Northampton Saints, et Jack van Poortvliet (22 ans), évoluant chez les Leicester Tigers, devraient avoir la lourde tâche de prendre les clés du camion.

Parmi les joueurs que nous ne reverrons plus sous le maillot anglais, il y a aussi un serial marqueur. Jonny May, véritable sprinteur, déboulant à toute vitesse et flirtant souvent avec la ligne de touche, a lui aussi annoncé sa retraite. C’est purement et simplement le deuxième meilleur marqueur de l’histoire du XV de la Rose avec ses 36 réalisations derrière Rory Underwood (49).

Parmi ses faits d’armes, on se rappelle de son essai extraordinaire contre la Nouvelle-Zélande, en match amical. Un déboulé de 50 mètres, laissant sur place Conrad Smith et autres Israel Dagg. Âgé de 33 ans, l'ailier ne faisait initialement pas partie du groupe de Steve Borthwick pour disputer la Coupe du monde. Il a finalement profité de la blessure d’Anthony Watson pour intégrer le groupe et reprendre une place de titulaire. « Ce que je vis, ce n'est que du bonus, c'est ma 11e année sous le maillot anglais. Je suis sélectionné tous les ans, depuis 11 ans. Je n'aurais jamais pensé que ce soit possible », expliquait-il pendant la Coupe du monde.

S’il y a un joueur que le public français est bien content de voir partir à la retraite, c’est Courtney Lawes. Le centurion anglais (105 sélections) a toujours donné du fil à retordre à ses adversaires. Tantôt deuxième ligne, tantôt flanker, infatigable défenseur et véritable sécateur, le joueur de 34 ans n’a jamais fait dans la dentelle.

Tout le monde se rappelle encore du placage terrible distribué à Jules Plisson lors du Tournoi des Six Nations 2015. Sous le maillot anglais, il a réalisé 805 placages pour un taux de réussite de 93%... tout simplement énorme. L’Angleterre n’a pas encore trouvé de profil équivalent pour le remplacer mais la 3e ligne reste l’un des postes les plus pourvus : Ben Earls (25 ans), Zach Mercer (26 ans), les jumeaux Ben et Tom Curry (25 ans), Lewis Ludlam (27 ans), Sam Underhill (27 ans) ou encore Billy Vunipola (31 ans).

Le XV de la Rose qui s’avance vers le prochain Tournoi des Six Nations ressemble de façon métaphorique à son hymne. Le God Save The Queen est devenu God Save the King, un changement conséquent, l’entrée dans une nouvelle ère avec, en fond, le même héritage. Pour l’équipe d’Angleterre, c’est un peu le même refrain. Les fondations restent les mêmes, mais les joueurs de Steve Borthwick vont aussi devoir s’imposer et retrouver l’allant de 2019.