Il y a un an, elle n’était pas certaine d’être sélectionnée dans le squad des Red Roses pour disputer le Six Nations. Mise sur la touche, elle n’avait pas disputé la Coupe du monde 2022.
Douze mois plus tard, la demi de mêlée de 34 ans a fait mieux que de récupérer sa place au sein de l'équipe d'Angleterre. Elle a tout raflé. Un titre du Grand Chelem lors du dernier Six Nations, le succès inaugural du WXV avec les Red Roses, elle a aussi grandement participé à la première victoire, en Women's Premiership, de son club de Gloucester-Hartpury. Alors que le Tournoi approche à grands pas, Hunt trépigne d’impatience de remettre son Grand Chelem en jeu.
« J'adore les Six Nations », déclare-t-elle. « Historiquement, la France a toujours été le “gros match”. Mais les autres nations s'améliorent d'année en année. C'est tellement excitant. C’est un tournoi de classe mondiale. J'aime le fait qu'il soit indépendant et qu'il s'agisse des Six Nations féminins parce que de plus en plus de gens le suivent. »
Un nouveau sélectionneur
L'entraîneur principal John Mitchell va prendre part à son premier Six Nations à la tête des Red Roses après avoir succédé à Simon Middleton. Le Kiwi est arrivé en Nouvelle-Zélande pour le WXV après avoir participé à la Coupe du monde de rugby 2023, en tant qu'entraîneur de la défense japonaise. Sous ses ordres, les Anglaises ont brillé en venant à bout de l'Australie, du Canada, puis de la Nouvelle-Zélande, pays hôte, pour remporter le tout premier titre de l’histoire de la compétition.
La transition s’est faite en douceur avec l’équipe de Middleton. L’entraîneur des avants, Louis Deacon a tenu les rênes jusqu’à l’arrivée de John Mitchell, il est toujours en poste dans le staff. Le sélectionneur a également recruté Lou Meadows comme entraîneur de l'attaque et, l'ancienne capitaine des Red Roses, Sarah Hunter en tant qu’entraîneuse de la transition des jeunes joueuses vers l’équipe première.
À l’occasion des Six Nations 2023, Hunt partage le poste de numéro 9 avec Ella Wyrwas et Lucy Packer. Lors de la finale du WXV, sa légitimité dans l'équipe d'Angleterre ne fait plus de doute. Mitchell la désigne logiquement comme demi de mêlée titulaire.
« Il y avait beaucoup de nervosité avant qu'il n'arrive, affirme Hunt. Nous avons vraiment apprécié la pré-saison, l'ambiance était vraiment bonne, mais tout à coup, le patron est arrivé et on a ressenti de la tension. »
« J'avais plus peur d'échouer que d'essayer. Un jour, il m'a emmenée dans un couloir et m'a dit : À quoi penses-tu ? Que fais-tu ? Nous sommes à tes côtés, sors, va jouer. Montre-nous ce que tu as dans le ventre. »
« C'était énorme pour moi, un grand soulagement, parce que c'était tellement différent. Il avait vu comment j'étais après deux séances d'entraînement. J'ai senti qu'il me connaissait en tant que personne et qu'il savait que je m'énervais pour certaines choses. Ce dont j'avais besoin, c'était d’une main sur mon épaule et d'un peu de confiance pour pouvoir faire ce que je fais de mieux ».
Toutes les routes mènent en France
Après son match d’ouverture à Parme contre l'Italie, l’Angleterre accueillera le Pays de Galles à Ashton Gate à Bristol, puis se rendra au nord pour affronter l'Écosse. La quatrième journée se jouera à Twickenham contre l’Irlande. L'objectif est clair : dépasser les 58 498 personnes qui ont assisté au choc des Red Roses contre la France en 2023. Pour leur dernier match, elles traverseront la Manche pour défier la France au Stade Chaban Delmas dans l'antre de l’UBB.
Un nouveau chapitre de la rivalité franco-anglaise s’ouvre et Hunt sait que son équipe devra évoluer à son meilleur niveau pour empêcher la France de remporter un premier crunch dans les Six Nations depuis 2018.
« C'est difficile, mais c'est mon endroit préféré pour jouer en raison de l'hostilité qui l'accompagne », a déclaré Hunt. « C'est incroyable, l'atmosphère est folle. La pression est palpable (...) une fois que nous enfilons ce maillot blanc, nous sommes obligées d’élever notre niveau de jeu. Le public vous hue pendant l’échauffement, c’est tellement bruyant. C'est vraiment cool d'aller là-bas et de jouer devant eux, j'adore ça. C'est toujours des matchs très serrés, alors quand vous faites taire le stade, il n'y a pas de meilleures sensations. C'est toujours épique de terminer un tournoi des Six Nations là-bas. »
Bien qu'elle se concentre sur les défis qui l'attendent, Hunt admet qu'elle n'oubliera pas d’avoir été mise de côté lors de la Coupe du monde 2022. Maintenant qu'elle a accepté cette décision, elle est déterminée à l'utiliser comme un moyen de se dépasser et de mener, elle et ses coéquipières, vers d'autres succès, à commencer par le titre dans le tournoi des Six Nations. « Je pense que ça me stimulera toujours », a-t-elle déclaré. "Quand vous vivez une déception aussi grande que celle-là, ça reste toujours dans un coin de votre tête et ça vous sert de moteur. »
« Il me reste une Coupe du monde à disputer, j’espère y parvenir même si ce n’est pas gagné. Nous avons un nouveau staff. Mon corps va-t-il seulement tenir le coup ? Je ferai tout ce que je peux pour y arriver. Je veux partir en beauté. C'est très important pour moi. J'ai vraiment envie d'être là, d’y prendre part. Je me sens en grande forme et je prends beaucoup de plaisir à jouer au rugby. Nous verrons bien. »
