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LA FRANCE S'ATTEND À « UN VRAI CHALLENGE »

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Cette rencontre a tout du match piège pour la France qui arrive avec un record de 23 victoires en trente matchs depuis un quart de siècle. Mais au fil des ans, l’Ecosse a progressé et est aujourd’hui plus forte que jamais.

Cette 30e confrontation entre la France et l’Ecosse samedi 30 mars à Edimbourg devrait remettre les compteurs à zéro. En un quart de siècle la France a été largement dominante, remportant 23 matchs et ne concédant que 5 défaites, dont quatre lors des huit premières confrontations. La dernière victoire des Ecossaises remonte à très longtemps, en 2010, 10-8 à Bonnyrigg, sur leur terrain.

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis et notamment ces quelques derrières années qui ont complètement redessiné la filière féminine en Ecosse. Aujourd’hui, 23 des 34 joueuses mobilisées sur le Tournoi des Six Nations sont actuellement sous contrat avec Scottish Rugby.

« Il ne faut pas non plus oublier que cette année le Tournoi des Six Nations est qualificatif pour le WXV et l’Ecosse a à cœur de se qualifier pour le niveau 1. On s’attend à une équipe survoltée chez elle ; c’est en plus leur première réception. L’Ecosse va montrer qu’elle a les atouts pour aller au WXV », interpelle la co-sélectionneure de la France, l’ancienne talonneuse internationale Gaëlle Mignot.

La montée en puissance de l’Ecosse

« Cette équipe progresse », constate pour sa part David Ortiz, co-sélectionneur du XV de France féminin. « Beaucoup de ces joueuses évoluent dans le championnat anglais. » De là, les résultats ont suivi et l’Ecosse s’est lancée sur une bonne séquence qu’elle ne veut plus stopper.

Sa victoire contre le Pays de Galles lors du week-end d’ouverture – la première victoire en 20 ans en terre galloise (20-18) – en faisait sa 7e victoire de rang, soit plus que la précédente séquence victorieuse de six rencontres qui remonte à 1997-1998

« C’est une équipe à l’image des garçons, qui développe une culture du jeu, des placements de balle, qui impose une menace, notamment sur les extérieurs. Il faudra faire un gros travail, une grosse défense du milieu de terrain. C’est une équipe qui va nous imposer du rythme, du jeu, nous imposer de prendre des décisions fortes. C’est une équipe qui ressemble aussi à notre volonté d’engager du jeu. Ce sera un match fort dans lequel il faudra répondre présent surtout sur le secteur défensif », estime David Ortiz.

Des menaces sur la ligne de trois-quarts

« Elles ont un peu le même type de jeu des Irlandaises mais individuellement c’est un peu plus élevé », constate pour sa part l’arrière Emilie Boulard (25 ans, 27 sélections) qui a déjà affronté cette équipe à deux reprises.

« On va être mises en danger sur leurs lancements. Elles ont des ailières qui vont à 10 000 à l’heure et qui sont de très bonnes joueuses. Elles ont un bon jeu au pied, elles sont très percutantes. Elles peuvent être inquiétantes sur toute la ligne de trois-quarts.

« Ça va être un vrai challenge pour nous les trois-quarts de bien défendre. On a beaucoup analysé ce qu’elles faisaient et leur façon de jouer et on a essayé de mettre des choses en place en conséquence. »

Cette menace sur les ailes notamment a bien été identifiée, mais pas que. « Elles manipulent plus le ballon et forcément ça pousse les joueuses à prendre des décisions en défense. On s’est préparé dans ce sens toute la semaine. C’est une équipe très agressive dès le début. Il va nous falloir poser des problèmes à leur attaque, les faire déjouer. Ça fera partie des clés du match », appuie David Ortiz.

Une préparation en conséquence

Malgré le bilan extrêmement flatteur, la France s’est préparée le plus sérieusement pour affronter les vainqueurs du WXV 2. Une rencontre qui présente tous les aspects du match piège si on n’y prend pas garde.

« On va passer 20 minutes d’entrée de jeu qui vont être rudes. Cette équipe ne va rien nous donner, ne va rien lâcher du début à la fin », anticipe déjà Gaëlle Mignot. « On s’attend à un gros match, à un gros combat. Les conditions météo sont assez variables et on s’est préparé à toute éventualité. »

Pour parer à toute éventualité donc, et éviter la moindre mauvaise surprise, le XV de France féminin a ciblé deux détails bien précis capables de faire basculer un match : la nature du terrain et la météo.

« On sait qu’on va jouer sur un terrain synthétique. Ça change certaines choses sur le rebond du ballon, les appuis en mêlée », dévoile Gaëlle Mignot qui pointe la volonté du staff « d’aller chercher les moindres détails » pour gagner.

« On a trouvé cette possibilité d’aller s’entraîner sur un terrain synthétique à Marcoussis et par des conditions qu’on peut attendre en Ecosse. Ça nous a permis de bien nous préparer. On a eu la pluie mardi, on a vécu toutes les conditions dans la semaine. On est parées pour répondre à la météo. »

Un XV de départ quasi identique

Pour faire face au défi proposé, la France a reconduit quasi à l’identique le XV qui avait battu l’Irlande d’entrée de jeu. La seule exception est la titularisation d’Axelle Berthoumieu en troisième-ligne, renvoyant Charlotte Escudero sur le banc des remplaçantes.

Sur le banc, on retrouve également une vieille connaissance, la talonneuse Manon Bigot (33 ans, 5 sélections) que l’on n’avait plus vu en test depuis le match contre les Etats-Unis en novembre 2016. Manon avait mis sa carrière de rugbywoman entre parenthèses pour devenir pompier professionnel.

« Ce qui nous a frappé, c’est son style de jeu, disons « terrien », c’est une joueuse qui aime les phases de combat, les phases de jeu au sol. Elle excelle sur ce secteur-là », remarque David Ortiz. « C’est une joueuse avec de l’expérience, qui a un vécu, un parcours atypique. On souhaitait l’avoir avec nous et voir ce qu’elle pouvait nous apporter. »

La France a donc passé la semaine à fourbir ses armes et éviter tous les pièges qui se présenteront. Il reste une équation à prendre en compte : le sélectionneur de l’Ecosse, Bryan Easson.

Alors qu’il n’était pas encore officiellement en poste à la tête de la sélection, il avait réussi à décrocher un nul 13-13 – le seul de l’histoire entre les deux équipes ! - dans le Tournoi 2020 (à cause du Covid, c’était en octobre). Rien qu’un match nul prouverait les progrès incroyables réalisés par son équipe en quelques années.