La fête aurait pu être belle pour les joueuses de Scott Bemand. Devant un public record, 6 500 spectateurs présents à la RDS Arena, les Irlandaises ont cruellement manqué de réalisme dans la zone de marque alors qu’elles ont fait jeu égal contre la Squadra Azzurra.
Après leur défaite initiale contre la France au Mans (38-17), l’Irlande enchaîne un 7e revers consécutif dans la compétition. De son côté, l’Italie s’est remis la tête à l’endroit après avoir subi la foudre des Red Roses du côté de Parme la semaine passée (0-48).
À chacun son temps fort dans le premier acte
C’est bien l’Irlande qui prenait le match par le bon bout. De la volonté, de la détermination et de la fougue dans les percussions. Après 7 minutes, le XV du Trèfle menait 7-0, récompensé d’un essai de pénalité après l’en-avant volontaire commis par Vittoria Ostuni Minuzzi, sanctionnée par la même occasion d’un carton jaune. Un début de rencontre parfait pour l’Irlande qui confisquait le cuir et qui faisait le siège de l’en-but des visiteuses. Après 20 minutes de jeu, les Irlandaises avaient des stats hallucinantes de domination : 80% d’occupation du terrain et de possession du ballon.
Le moment choisi par les Italiennes pour revenir dans le match. Après avoir récupéré une touche à 5 mètres de la ligne, la Squadra Azzurra enclenchait un ballon porté, bien commandé par Vittoria Vecchini, qui terminait finalement derrière l’en-but (25’, 7-5). Alors qu’elles étaient de nouveau acculées dans leur camp, les joueuses de Nanni Raineri récupéraient une pénalité et s’installaient dans les 10 mètres adverses. Après une jolie séance de pick and go, Valeria Fedrighi, dans un ultime effort, franchissait la ligne d’en-but. 7 à 15, c’est finalement contre le cours du match que l’Italie prenait l’avantage au score à la demi-heure de jeu.
Le mano a mano
Scott Bemand a sûrement trouvé les mots justes pour remotiver ses joueuses à la mi-temps. Les Irlandaises ont entamé la seconde période tambour battant. Dangereuses, elles manquaient toujours de justesse technique dans la zone de marque (41’, 52’, 54’). Une fois encore, le réalisme froid des Italiennes venait contrer les velléités du XV du Trèfle. Alyssa d'Inca relançait le cuir depuis son en-but, traversait tout le terrain, pour ramener le jeu dans les 22 mètres adverses. Plusieurs temps de jeu plus tard, Vittoria Vecchini, en force, s’offrait un doublé. 7 à 22, les Italiennes réalisaient un premier véritable break au tableau d'affichage.
Dans un match complétement fou, les organismes étaient mis à rude épreuve. Sur un ballon porté devant l’en-but de la Squadra Azzurra, Neve Jones conduisait d’une main de maître le petit train formé par ses coéquipières et permettait leur permettait de continuer d’y croire (62’, 14-22).
À toi, à moi. Sur un coup de renvoi court, l’Italie récupérait la possession du ballon. Quelque temps de jeu plus tard, en bout de ligne, Aura Muzzo inscrivait l’essai du bonus pour l’Italie… finalement refusé après arbitrage vidéo. Pas de quoi décourager les joueuses de Nanni Raineri qui remettaient de suite la pression sur le XV du Trèfle. Après une combinaison de trois-quarts magnifiquement orchestrée, Aura Muzzo voyait enfin son essai validé (68’, 14-27). Une réalisation synonyme de bonus offensif.
Sur interception, Katie Corrigan allait seule derrière la ligne italienne et offrait une dernière possession synonyme de dernier frisson pour les supporters présents à la RDS Arena. Déchaînées, les Irlandaises remontaient tout le terrain et récupéraient une pénaltouche à cinq mètres de l’en-but. Le maul italien avançait, mais était finalement stoppé à quelques millimètres de la ligne. Au bout du suspense, le cuir était gratté par Beatrice Veronese et envoyé dans les tribunes. 21-27, score final.
Après une semaine de repos, l’Irlande recevra le Pays de Galles dans un match entre les deux dernières équipes toujours Fanny dans la compétition. De son côté, l’Italie se déplacera au Stade Jean Bouin pour affronter une équipe de France encore invaincue dans la compétition.
